Les Volatelles
Daphné & Margot
Tou⸱tes deux venu⸱es d’horizons différents – de curieux mélanges d’air marin, de joyeuses campagnes et de villes effervescentes – et appelé⸱es par les mêmes questionnements artistiques et sociétaux, nous avons eu, il y a quelques années, envie de mêler nos pratiques et nos énergies. Nous engageons nos démarches artistiques et nos projets pour questionner les liens entre création et narration, entre rencontre humaine et esthétique, entre le rire et l’agir concret. De l’image au théâtre, en passant par la photographie, ou encore la performance et l’édition, nos intérêts nous mènent à explorer divers champs d’action grâce à des pratiques variées. Nous avons cette volonté de développer un processus créatif qui reste lié à une démarche sociale, au sens large. Pour cela, nous nous intéressons aux expériences des habitant·es des lieux que nous traversons, à ce qu’ielles nous racontent et à la manière de le restituer.
Ici c'est mon fief
En partenariat avec la Ville de Dunkerque et l’association ZEF, Juillet 2021. En déambulation dans les rues de la Basse-Ville, nous avons proposé aux passant·es de se saisir d’appareils jetables pour nous raconter, en images, leur quartier. La consigne est assez large pour laisser le champ des possibles ouvert.
Qu'est-ce qui est important pour toi dans ce quartier?
Les réponses ont été diverses et affichées au café associatif Le Mesjpleck, dans la cour et dans le bâtiment de juillet à octobre 2021. D’une question simple, de multitudes de réponses en sont ressorties, parfois des paysages, souvent celles et ceux qui accompagnaient les passant·es.
Si les photographes l’acceptaient, nous les prenions ensuite en photo, dans l’endroit où ils et elles nous avaient emmenées ou sur le pas de leur porte. Ces portraits ont ensuite été affichés en grand format, collés à l’extérieur du café associatif qui accueillait notre exposition. Une manière pour nous de rendre visibles toutes ces personnes rencontrées au cours du projet. À l’intérieur du café, une invitation à la découverte, à nous suivre dans l’exploration des rues du quartier. Cette dernière était guidée par la parole des personnes rencontrées, quelques mots lancés au vol, parfois de longues histoires.
“La péniche s’appelait Thérésa c’était le nom à maman Papa adorait ce prénom et puis c’est le nom de ma grande soeur et moi c’est Thérèse parce que c’est le nom de ma grand mère maternelle entre deux il y a Serge et la soeur qui me suit c’est Sergine comme ça y a Thérèse, Thérésa, Serge et Sergine après y a Georges Georges parce que c’était le frère de maman qui s’appelait Georges et si maman avait encore eu une fille ça aurait été Georgine comme ça ça aurait suivi avec Sergine et Georges mais y n’a pu parce que maman pouvait pu en avoir, c’était fini.”